Quitter la maison familiale pour partir étudier, débuter sa vie professionnelle s’accompagne souvent de la location d’un premier appartement. Qui dit premier aménagement, dit achat de sa propre décoration. Il est possible d’envisager cette nouvelle vie de manière plus respectueuse de l’environnement, plus saine, sans se ruiner. En revanche, il est probable de ne pas vraiment savoir comment s’y prendre. Ajoutez à cela la désinformation sur les risques et la dangerosité du mobilier non-écologique. Lidwine Festy, 21 ans, jeune entrepreneuse, l’admet : « Je ne sais pas ce que sont les composés organiques volatiles ». La jeune femme qui s’est installée dans son premier appartement il y a quelques mois, poursuit : « Les premiers objets que j’ai achetés pour rendre mon chez-moi plus chaleureux sont des bougies et des plantes grasses. Je dois avouer que je n’ai pas vraiment regardé leur provenance ». Elle ajoute : « Je pense que le prix peut constituer un frein à la décoration écologique, ainsi que le fait de ne pas savoir ce qu’il faut choisir ». En effet, souvent, cette période de la vie est synonyme de petit budget. Sachez qu’il est tout à fait possible de lier les choix éthiques et économiques.
Favoriser le réemploi, chiner et laisser parler sa créativité
Chiner
Le Bon Coin, Selency, Vinted, ces brocantes 2.0 permettent de meubler et décorer votre logement à petit prix. Cadres, horloges, tableaux, c’est la possibilité de trouver des accessoires pour votre maison, sans se ruiner. Pour Camille Bouko-levy, 21 ans, étudiante en sciences politiques à Toulouse et engagée dans les causes sociales et environnementales : « Au début quand je me suis installée, comme bon nombre d’étudiants je suis allée chez Ikea, car c’est le moins cher. Aujourd’hui je récupère pas mal de choses. Par exemple, les bocaux en verre de ma maman qui contiennent mes produits secs, pour moi c’est de la décoration car ils sont super chouettes. Sinon beaucoup d’éléments de ma déco sont des choses récupérées sur Le bon coin ou des copains ». Il existe aussi des lieux physiques comme Emmaüs ou les ressourceries, pour chiner des objets, parfois remplis d’histoire. Oui, choisir l’occasion offre la possibilité d’avoir un intérieur différent et échapper à l’uniformité d’une décoration Ikéa. Acheter de seconde main, c’est la solution économique, mais surtout, écologique. Préférer du mobilier déjà existant, c’est ne pas encourager à la production et la fabrication de meubles neufs. De plus, ces derniers sont plus sains, car ils ont déjà émis leurs composés organiques volatils, dangereux car toxiques pour la santé des humains.
Trier, garder exclusivement ce dont on a vraiment besoin, désencombrer son intérieur, et ainsi revendre ces objets en « trop » sur les différentes plateformes à disposition : un bon moyen de gagner de l’argent ! Meubles, vaisselle, électroménager, décoration : les réseaux sociaux, tel que Facebook, proposent leur propre marketplace. Il est même possible d’indiquer votre localisation afin d’avoir ce que vous cherchez, le plus près de chez vous. Une belle manière de favoriser l’économie circulaire, de limiter l’empreinte carbone et les émissions de CO2, qui polluent notre planète. L’application Geev fonctionne également sur le principe de la géolocalisation, mais cette fois-ci, les objets en ligne sont des dons.
Changer une partie du meuble pour le rendre plus moderne
Acheter du Made In France peut représenter un certain coût, surtout pour des étudiants. « Ce n’est pas de la faute des entreprises françaises. La réalité, c’est que la juste rémunération des employés français et la qualité de matière écoresponsables ont un coût que nous avons oublié. Nous nous sommes trop habitués au prix bas (de la fast fashion/fast déco) » affirme Camille Bouko-levy, militante pour l’environnement. Alors, récupérer les meubles de nos grands-parents, ou de nos parents et les moderniser, cela constitue une démarche durable et parfaite pour notre portefeuille. Par exemple, si vous possédez un meuble en bois avec des tiroirs, mais un peu vieillots, alors il suffit de changer les poignées et le tour est joué. Cela évite d’acheter un meuble neuf, et de dépenser une importante somme d’argent.
Customiser votre meuble en modifiant la couleur à l’aide d’une peinture ou encore d’un papier-peint uni ou avec un imprimé qui vous plaît. Cette technique est valable pour les armoires, les chaises, ou encore les tables. Ajouter des accessoires comme des coussins sur les fauteuils et les canapés peut leur donner une tout autre allure. Deuxième solution : tout miser sur l’upcycling. Cette pratique consiste à réutiliser un objet, en lui donnant une valeur plus importante que le produit dont elle est initialement issue. Ainsi, une bouteille en verre peut devenir un vase. Une corbeille en osier peut se transformer en abat-jour pour vos suspensions. Laissez parler votre imagination et votre créativité !
Acheter du neuf mais écologique et durable
La literie éco responsable à petit prix
Opter pour du mobilier neuf, mais dans une démarche de durabilité : produit fabriqué à partir de matériaux recyclés ou résistants afin de le garder durant plusieurs années.
Pour ce faire, en ce qui concerne le linge de lit, la marque Camif propose la gamme « Robine ». Des housses de couette et des taies d’oreiller conçues à partir de coton recyclé, et une fabrication française. Comptez 75,90€ pour la couette en 140×200, 45,90€ pour le drap-housse de la même taille et 9,90€ pour la taie d’oreiller (Actuellement en promotion, hors promo : 22,90€). Les divers coloris proposés lient à la fois le classique et la tendance : bleu indigo, céladon, ou encore gris perle.
La marque Doran Sou offre un large choix de housses de couette avec des imprimés qui apporteront de la douceur à votre chambre. Métis de lin bio, percale de coton bio, ou encore nid d’abeille coton bio sont les trois matières proposées par la marque pour le linge de lit. Des produits durables et humains. Leur conception est faite en Espagne, dans le petit village d’Ontinyent dont l’économie repose sur le textile. Un retour aux sources, car la fondatrice Sonia Babecoff en est originaire. Leur objectif est de privilégier les liens avec les artisans locaux, et de contribuer à une reprise de l’économie locale. Pour les housses de couette, comptez 80 € pour celles en percale de coton et 98€ pour le métis de lin bio. Les jetés de lit en nid d’abeille de coton bio sont quant à elles à 120€ (dimension : 140×200). Un peu plus cher que les draps en polyester, mais bien plus durable et meilleur pour votre santé.
Besoin d’un nouveau matelas ? L’entreprise Écomatelas propose une solution qui conjugue économie et éco-responsabilité : le matelas reconditionné. Cette innovation EcoTex, est proposée au prix de 99€ pour un matelas d’une dimension de 140×200. Écomatelas fonctionne sur le principe de zéro-déchets. Elle recycle la quasi-totalité des matières composant les matelas, pour concevoir des matelas reconditionnés.
Fabriquer soi-même
Confinements, télétravail oblige, le bureau est devenu un indispensable à avoir chez soi. Pour éviter d’acheter le meuble entier, ce qui peut constituer un budget et ne pas être très écologique, il existe une autre alternative évolutive et modulable. Explications. Jeter votre dévolu sur les pieds de table et bureau de la marque Tiptoe. Élaborés en Europe, à partir d’acier thermolaqué, ce matériau est connu pour sa résistance aux chocs, à la corrosion, et sa tenue des couleurs. Ces pieds de 75cms au style industriel et intemporel sont disponibles dans une palette de couleurs très tendances. Il faut compter 64,90€ par pied, ce qui fait un total de 259,60€ les quatre. Cela peut constituer un certain investissement au départ, mais ils possèdent un avantage non-négligeable. En fonction de la taille du plateau (une planche de bois local de préférence), il se transforme aussi bien en bureau, qu’en table, en fonction de vos besoins. Ils s’adapteront parfaitement à vos prochains logements.
Une autre astuce qui concerne la décoration écologique et pas chère : les fleurs séchées. Si vous êtes adepte du style bohème, ne jetez plus vos bouquets. Sortez vos fleurs de l’eau, disposez-les sur un morceau d’essuie-tout le temps d’une semaine ou deux et le tour est joué.
Fabriquer soi-même, c’est aussi valable pour le linge de lit, en transformant vos tissus inutilisés en oreillers naturels. Il vous faut utiliser un rembourrage végétal à base de balles d’épeautre, graines de millet, ou encore sarrasin. On vous dit comment faire dans l’article dédié au DIY pour un oreiller naturel.
Vous vous débrouillez bien en bricolage ? Réaliser son propre placard peut également être une solution économique car il suffit de vous munir de vis, planches, rideau, et tringle. Pour cela, fixer au mur des étagères en bois. Choisissez le nombre, la largeur et la longueur de celle-ci en fonction de votre usage. Il ne vous reste plus qu’à mettre la tringle et le rideau (en lin ou en chanvre local, de préférence !). Voilà un dressing digne de ce nom.
Crédit photo : Planète-déco
