My green cocoon

Psychologie de l’habitat : la maison miroir de notre esprit

« Notre maison est celle qui nous habite, notre intérieur, notre refuge, notre miroir, celle qui nous protège et nous dévoile à la fois » est une citation que Claire Duprez, psychologue et consultante de l’habitat apprécie tout particulièrement pour parler de psychologie de l’habitat. Notre chez nous, notre habitation est marquée par divers moments de nos vies. La naissance, le divorce, le départ des enfants, un changement de vie ou encore un décès. Le plus souvent, cette habitation est à notre image, elle nous ressemble, on la choisit. Elle est un reflet de nous-même, de notre personnalité. Cela fait référence à la notion de psychologie de l’habitat. Avec l’aide de Claire Duprez, nous vous proposons de passer en revue ce que votre habitation pourrait dire de vous. N’y voyez pas ici de généralités, de nombreux facteurs peuvent venir influer sur ces décisions, tel que les finances de chacun ou encore une histoire d’amour. « Chaque situation, chaque choix de lieu de vie est unique et part de notre histoire personnelle » affirme la spécialiste, Claire Duprez. Alors voici ce que cela peut refléter de votre personnalité, si vous préférez…

Vivre dans un lieu qui nous correspond

Vivre dans un éco lieux / éco villages ?

Communauté, adaptabilité, écoute de ses propres besoins. Synonyme de plus de conscience et de lien. Ce mode de vie fait écho à l’échange de bons procédés, le troc, et les systèmes de consommation directs. Il exprime un retour aux valeurs, et partager ensemble des lieux, et des espaces. Réfléchir de la façon suivante : « Plus forts ensemble contre le monde ». Il est bien de préserver un lieu à soi dintériorité, dans ces systèmes où lon a peu dintimité. À une autre échelle, il est courant d’avoir recours à un moment dans sa vie à la colocation. Souvent, cest un choix économique, de passage. Mais dans certains cas, il peut vouloir exprimer une peur de la solitude.

Vivre à la campagne ?

Besoin de nature, de s’éloigner du bruit du monde pour se poser. Se nourrir des éléments et être à la quête despace. Un côté contemplatif, à la recherche de choses simples. Une philosophie de vie qui rime avec cet adage :  « Pour vivre heureux, vivons cachés ».

Vivre dans un appartement en ville ?

Un esprit citadin, une personnalité active. Un besoin de se sentir entouré de l’énergie dun monde en mouvement. Se sentir rassuré par le rythme et le bruit. Le choix dun appartement en ville peut être aussi un besoin de se sentir plus libre, de se simplifier, et daccéder à plus de mobilité en toute sécurité.

Vivre près de la mer ?

Féminité, souplesse, fluidité. Faire le choix d’ouvrir ses horizons. Se sentir en contact avec l’élément Eau : élément nettoyant et régénérateur. Selon notre spécialiste « Leau est un élément relié à l’émotionnel et à linconscient qui nous habite ». Elle ajoute :  « Les vrais marins vous parleront aussi dun besoin daller toucher les extrêmes, de prendre le large, de se frotter à quelque chose de plus grand que soi. De braver les tempêtes. »

Vivre près de la montagne ?

La jeunesse, la longévité, le tendre, le végétal. La montagne est reliée à l’élément Bois. Le reflet d’un besoin de vivre en contact direct avec les éléments et de retrouver sa verticalité. Prendre de la hauteur et se sentir tout petit face à son humilité.

Décorer et aménager sa maison d’une manière qui nous ressemble

Décorer avec des pièces rondes / courbes ?

Douceur, unicité, intériorité. Chaque lieu est habité par du féminin et du masculin. Le féminin est symbolisé par la forme courbe, les arrondis. Le rond en Feng Shui, un art de vivre d’inspiration chinoise, évoque l’élément Air (le métal). Ce dernier se lie à la notion de liberté, de projet, de créativité.

Décorer avec du mobilier carré ?

Recherche d’ancrage, de stabilité, d’épanouissement intérieur. Le carré est relié à l’élément Terre en Feng Shui.

Décorer avec des couleurs vives ?

Exprime l’extraversion, la joie, le dynamisme. La couleur vive est dynamisante, elle active le feu intérieur. À l’inverse, les couleurs plus douces ou pastels, vont apaiser, modérer, apporter de la douceur.

Décorer avec des couleurs neutres ?

Un esprit conventionnel, une peur de ne pas oser, la conformité. Souhaiter rester neutre pour laisser la place à la beauté dune architecture qui parle delle-même. .

Décorer avec des pièces vintages ou de seconde main ?

Curiosité, créativité, fibre artistique. En quête de faire revivre les objets et de leur offrir une nouvelle vie. Une capacité à transformer les choses, une conscience. 

Décorer avec du mobilier premier prix ?

Cela peut faire appel à la créativité. Le mobilier premier prix, à tout prix, peut vouloir montrer une difficulté à se sentir relié à son lieu de vie, à ne pas se donner de la valeur. À rester dans le «fonctionnel » en se coupant de ses ressentis, de ses sensations et de ses besoins d’être bien, et de bien-être.

Habiter le foyer / logement qui me convient

Habiter dans une tiny house ?

Liberté, ouverture, capacité à vivre l’instant. Un esprit nomade, un choix de non-appartenance, de possession matérielle. De plus en plus de jeunes font ce choix. En quête de quitter cette notion de « propriété », qui ne spécule plus sur lavenir ou le besoin dinvestir dans la pierre. Parfois, ce choix de vie peut vouloir dire que l’on essaie de fuir quelque chose. Pour l’expert en architecture et sociologue de l’habitat Guy Tapie, la tiny house c’est : « Une forme d’habitat assez marginal, dans la totalité de la production du logement. » Il ajoute : « Pour moi c’est de l’habitat secondaire au départ, plus qu’une habitation principale. La tiny house pour des familles, va s’avérer très vite difficile à vivre. Ce choix peut aussi être idéologique. Ce phénomène est peut être accentué par la pandémie, avec ce besoin de se replier sur soi, de s’extraire de la société, et des ses contraintes ». 

Un habitat neuf ?

Modernité, efficacité, activité, structure. Cest souvent un choix de retrouver un espace « neutre », dénué dhistoire, des mémoires des prédécesseurs. 

En psychologie de lhabitat, on nomme souvent ces habitations des « maisons paternelles ». Elles sont souvent bien structurées, spacieuses, chaque pièce a sa fonction précise. Les ouvertures comme les fenêtres sont optimisées, les matériaux plus isolés.

Un habitat ancien ?

Esthétisme, nostalgie. La maison ancienne traduit un besoin de se lier à une notion « maternelle ». Un lieu témoin du temps, qui parle de son histoire à travers ses matériaux, son architecture. Un vrai « cocon » dans lequel lhabitant va privilégier son bien-être avec parfois une difficulté à en sortir. Ce sont souvent des maisons chargées dobjets, de coussins, de douillet.

Une petite maison ?

Se rassembler, se simplifier, se rassurer. Besoin de sentir les contours de sa maison. Cela peut évoquer une certaine peur du vide.

Une grande maison ?

Espace, mouvement, égo. En psychologie de lhabitat, une « grande maison » peut être en résonance avec un besoin de représentation sociale. Rassurer l’égo, dans un besoin de représentation : exister à travers sa belle et grande maison. 

Les grandes maisons exigent une grande capacité d’énergie de la part de ses habitants, des personnes qui nont pas peur de voir les choses en grand, des personnes de projets, avec un esprit visionnaire.

Vouloir un jardin ?

Le jardin représente lintermédiaire entre soi et le monde. Dans un appartement, il s’agit alors du balcon ou la terrasse. Il représente toute notre partie sensorielle et intuitive. C’est notre capacité à nous extraire du monde pour créer, nous inspirer, générer des idées. Les écrivains et les peintres en savent quelque chose. Comme disait le philosophe français, Gaston Bachelard : « Notre maison est notre coin du monde. »

Merci à Claire Duprez pour son aide précieuse dans la préparation de cet article !

Claire Duprez est consultante en Harmonie de l’Habitat, spécialiste du Feng-Shui et psychologue de l’Habitat.

Crédit photo : Lollyjane.com

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